Parmi les très nombreuses mutations présentes chez le serpent des blés, certaines sont officiellement issues d’hybridation (Scaleless, Ultra, Creamcicle…) et certaines en sont fortement suspectées mais cela n’a pas été officialisé par leur « découvreur ».

Pourquoi un éleveur n’indiquerait pas que sa mutation est issue d’hybridation, s’il le sait ? L’argent probablement. C’est pourquoi j’ai un grand respect pour M. Richard Dijoux qui a précisé dès le début que ses Scaleless étaient issus d’hybridation avec P. Emoryi (même si certains ont tendance à l’oublier).

Mais bien souvent il est difficile de savoir si un spécimen est issu d’hybridation. Dans la nature, il existe des hybridations naturelles, d’autant plus chez le serpent des blés qui possède une répartition géographique partagée avec de nombreuses espèces avec lesquelles il peut se reproduire. Ainsi, bien souvent, un éleveur achète un spécimen qui lui semble original, et qui va s’avérer porteur d’une mutation inconnue, mais dont il ignore tout de ses ancêtres.

Cet article n’a pas pour but de dénigrer des éleveurs, mais simplement de faire le point sur les théories actuelles, et aborder le thème de l’hybridation. Cela servira également pour les personnes qui ne souhaitent pas avoir d’hybrides dans leur cheptel. Sachant que bien sûr, ces suspects d’hybridations n’ayant pour le moment ni preuves pour ou contre leur origine hybride, tout cela restera probablement des théories jusqu’au jour éventuel où les tests génétiques deviendront réalisables facilement.

Je ne fais donc ici que reporter des avis vus sur internet, et ne revendique pas que ce soit la vérité. Vous pouvez donc adhérer à ces théories ou non, je ne cherche pas à convaincre 😉

Palmetto

Le Palmetto vient à l’origine d’un spécimen sauvage prélevé en 2008. Sa forte ressemblance au niveau de la tête et des yeux avec un Pantherophis obsoletus leucistique fait que le doute persiste sur sa parenté.

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Pantherophis obsoletus leucistique (en haut), source photo : http://gentilcopain.com/fiches/pantherophis-obsoletus-leucistique/

Mutation Palmetto du serpent des blés, source photo : https://www.cornsnake.net/index.php?option=com_phocagallery&view=category&id=266:palmetto&Itemid=115&lang=en

Dans la nature, P. guttatus et P. obsoletus partagent une aire géographique similaire à certains endroits (Caroline et Floride notamment). Des hybrides naturels peuvent donc très bien exister.

Ces deux critères (apparence proche d’une autre espèce et aire géographique naturelle partagée) en font donc un hybride suspecté.

Tessera

Les premiers Tessera ont été achetés en 2007 à un éleveur inconnu. Ne connaissant donc pas l’origine et les parents de ces spécimens, et du fait du caractère dominant du gène (rare chez les Gutt), le Tessera est parfois suspecté d’être issu d’hybridation.

Son pattern ressemble à celui de certains spécimens de Lampropeltis californae striped.

Lampropeltis californae Striped

Source de l’image : http://www.geocities.ws/ptbobreeders/gallery_2.html

À l’inverse, on peut aussi donner l’exemple de la localité de l’île de Milos de Zamenis situla, dont le pattern rappelle également le Tessera. Malgré sa grande différence avec le pattern classique de la Zamenis situla, cette localité n’est pas suspectée d’hybridation. Cet exemple montre que des patterns très singuliers peuvent se présenter spontanément chez des espèces grâce à une sélection naturelle. De plus, la similarité de pattern avec le Tessera peut également être une preuve du caractère non hybride de la mutation, dans le sens où c’est un trait qui peut être commun à plusieurs espèces, tout comme l’est le gène de l’albinisme par exemple.

Spécimens classique et localité de Milos de Zamenis situla

Source des images : http://www.original-scales.com/zamenis-situla.php

Mosaïque

Apparu dans un élevage français, la mutation mosaïque est dominante et affecte le pattern. Son caractère dominant le suspecte d’hybridation, en plus de la réputation de l’éleveur, connu pour proposer des hybrides de différentes espèces.

Sunkissed

Le sunkissed est parfois suspecté d’hybridation, non à cause de la présence de la tare Stargazer dans sa lignée, mais pour son pattern particulier de tête, et sa réaction à la présence du gène stripe. En effet, les Sunkissed Stripe ont un pattern non stripe, mais ressemblant plus à du motley, avec des tâches comme des spots.

Sunkissed Striped, source image : http://www.reptileforums.co.uk/forums/snake-pictures/626906-few-2010-corn-hatchlings.html

Les hybrides officiels

En complément, voici une liste des mutations officiellement reconnues comme issues d’hybridation, et l’espèce liée :
Ultra : Pantherophis spiloides
Scaleless : Pantherophis emoryi
Creamsicle : Pantherophis emoryi
Rootbeer : Pantherophis emoryi
Cinnamon : Pantherophis emoryi

Les hybrides à base d’espèces de Pantherophis sont plus difficiles à reconnaître du fait de leur ressemblance physique. Il existe aussi les hybrides plus facilement identifiables, conçus à partir de Lampropeltis par exemple, comme le Jungle Corn, Brook Corn, Sinnacorn, etc. Vous pouvez trouver une liste assez détaillée ici : http://www.guttpassion.ch/genetique/les-hybrides/

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