Un jeune serpent des blés peut être vendu entre 10 € et 1000 € voire plus. Cela dépend de nombreux paramètres, notamment sa couleur.
Déterminer le « bon prix » d’un serpent des blés n’est pas chose facile. Le prix dépend de différents critères, et il peut y avoir des variations au sein d’une même mutation.
Nous allons voir quelques critères qui font varier le prix des serpents des blés ainsi que quelques tranches de prix purement indicatives.
Sommaire
Quels sont les critères qui font varier le prix des Pantherophis guttatus ?
Voici différentes raisons courantes qui expliquent la différence de prix entre des individus de cette même espèce :
- L’âge : les juvéniles sont souvent moins chers que les adultes, bien que ce ne soit pas toujours exacts.
- La mutation : plus celle-ci est rare et/ou demandée, plus elle est chère.
- Le vendeur : les prix sont toujours plus élevés chez un professionnel ou en animalerie, car ils ont davantage de frais qu’un éleveur amateur.
- L’offre et la demande : le Snow et le Blizzard sont deux mutations à base de deux gènes et au visuel assez similaire. Pourtant, le Blizzard est plus rare et plus recherché, son prix est généralement plus important que le Snow. Idem entre un Snow et un Butter, qui cette fois sont très différents visuellement. Le Snow sera généralement également plus chez que le Butter, car beaucoup plus populaire et recherché, même si en comparaison le Butter est moins courant.
Détaillons plus précisément ces différences.
Une différence de prix en fonction de l’âge
Si en général, un adulte est plus cher qu’un juvénile, cela s’explique par plusieurs choses :
- Un adulte est directement en âge de reproduire,
- Un adulte a demandé plus de coût (nourrissage, équipement) qu’un juvénile.
Un serpent adulte est donc généralement plus cher. Cela n’est toutefois pas toujours valable lors de la vente par des particuliers qui souhaitent se séparer rapidement de leur adulte pour diverses raisons.
Une différence de prix selon la mutation
Comment peut-on trouver des Pantherophis guttatus à 10 € et d’autres à 1000 € ? Cela vient des types de gènes. Un gène récessif garde généralement un « marché » plus stable qu’un gène dominant. Cela tient au fait qu’un gène dominant se multiplie bien plus vite qu’un gène récessif, puisqu’il suffit d’un parent porteur du gène pour transmettre ce phénotype à une partie de sa descendance, quand il faut un couple porteur pour un gène récessif. Par exemple le Tessera, découvert en 2007, a commencé à être plus largement reproduit à partir de 2009. En 8 ans, le prix a énormément baissé, puisque l’on trouve très facilement des Tesseras « simples » à 100 € voire moins aujourd’hui. Tandis que le Scaleless, gène récessif (issu d’hybridation pour rappel, donc nommé Pantherophis sp scaleless) découvert en 2002, est encore largement au-dessus de 100€ pour un spécimen « simple » (quand j’utilise le terme simple, cela veut dire un spécimen portant le gène seul, sans combo).
Au sein des gènes récessifs alors, qu’est-ce qui différencie le prix ? Plusieurs choses : la rareté du gène, mais aussi l’offre et la demande. Amelanistique et Lavender sont deux gènes simples récessifs, mais le Lavender est moins courant et très apprécié grâce à ses teintes délicates de rose. Les spécimens sont souvent vendus plus cher qu’un spécimen albinos (Amela) du même âge. Egalement, plus un spécimen a de gènes et de het, plus la génétique est intéressante, plus il va être vendu cher.
Les spécimens het peuvent également être vendus plus cher qu’un spécimen classique sans het. Le het en question va « valoir » plus cher en fonction de la rareté. Par exemple un classique het scaleless coûte plus cher qu’un classique het amelanistique. De même qu’un het Palmetto atteignait à une époque une somme à 4 chiffres…
En parlant du Palmetto. Ce gène récessif récent (le premier spécimen a été découvert en 2008) reste aujourd’hui assez cher, bien que le prix ait énormément baissé ces dernières années. Il se vend encore aux alentours de 500-1000$ le homo Palmetto aux US (contre 4000 $ en 2018), 1500$ un het Palmetto. En Europe, le tarif tournait ça autour de 1000-1300€ en 2018, mais des spécimens adultes se trouvent à présent à 400 € chez des professionnels, et à 300 € chez des particuliers. Cela vient du fait que, contrairement au Tessera, le projet est longtemps resté entre les mains de la première personne à le travailler, Don Soderberg de South Mountain Reptiles, afin justement de garder un prix haut. Cette pratique était due notamment justement de la baisse rapide du prix du Tessera, cette fois l’éleveur a essayé de « stabiliser » le marché.
Il est souvent dit par les américains que les européens cassent les prix. Allez voir sur des groupes ou des pages de vendeurs américains, pour de même mutations, les prix sont loin d’être les mêmes. Nous n’avons donc pas de raison de nous plaindre, quand acheter un serpent des blés est accessible aujourd’hui dès 10 € pour un classique.
La loi de l’offre et la demande
La vente d’animaux reste un « marché ». Certaines mutations sont donc plus ou moins sujettes à la loi de l’offre et de la demande. Le scaleless par exemple est encore très apprécié et recherché.
Le type de vendeur
Dernier point et non des moindres qui fait fluctuer le prix de deux animaux « identiques » : le vendeur. Non pas le vendeur en tant que personne, mais comme type de personne.
Je distingue :
- L’animalerie (spécialiste ou généraliste),
- L’éleveur professionnel,
- L’éleveur amateur.
Les prix des serpents en animalerie
C’est souvent en animalerie que les prix sont les plus élevés.
Cela s’explique par plusieurs choses :
- Ils ne sont souvent pas éleveurs, donc ont déjà un prix d’achat à prendre en compte dans leur prix de revente,
- Ils ont bien plus de frais que les autres.
Les animaleries, contrairement aux éleveurs qui reproduisent chez eux, ont une marge à ajouter pour pouvoir vivre, et prendre en compte : les charges liées au bâtiment, les installations, les salaires des employés… Donc bien sûr que ce sera toujours plus cher qu’en passant par un éleveur qui fixe un prix selon son bon vouloir.
Par contre, les animaleries qui revendent ne sont souvent pas très au point sur les différentes mutations du serpent des blés et leur « valeur ». Ainsi, on peut trouver des gènes très simples vendus à des prix aberrants pour la plupart des passionnés, mais parfois aussi des « bonnes affaires » lorsque l’on s’y connait.
L’éleveur professionnel
Par éleveur professionnel j’entends un éleveur déclaré comme auto-entrepreneur ou comme entreprise, qui a un numéro SIRET et déclare ses revenus. Celui-ci prend également en compte le prix de ses installations, de son investissement dans ses couples, et le coût de maintien des animaux pour fixer ses prix. Un éleveur restera plus cher que n’importe quel particulier.
L’éleveur amateur
Par éleveur amateur j’entends une personne qui possède un couple de Gutt et qui vend ses reproductions. C’est en gros un passionné particulier, qui n’est pas enregistré comme professionnel et ne déclare rien. En théorie, selon la loi, les particuliers n’ont pas le droit de vendre leurs animaux, mais seulement des les donner.
Quelques tranches de prix indicatives
Pour illustrer tout cela, voici quelques tranches de prix indicatives, faites à partir des sites des professionnels.
Le Classique reste la couleur la moins chère. Normal, car c’est la plus courante. Vous pouvez en trouver facilement entre 20 et 40 €. Pour des classiques avec des gènes particuliers (het Scaleless ou het Palmetto notamment), le prix peut être plus important.
Ensuite, voici quelques gènes qu’il est facile de trouver à petit prix :
- Amela/Albinos (le plus courant),
- Anery,
- Hypo.
Quelques gènes récessifs plus rares, donc plus chers :
Voici les couleurs les plus chères actuellement chez le serpent des blés :
En général, vous trouverez facilement un serpent des blés qui vous plaît à moins de 100 €.
Certains combos (plusieurs gènes sur un seul spécimen) dépassent ce prix, en atteignant rarement 200 €.
Au delà de 200 €, on trouve certains combos rares, ainsi que les Palmettos et les Scaleless.