Les bases de la génétique du serpent des blés
Dominant, récessif, qu’est-ce que c’est ?
La génétique est commune à tous les êtres vivants. Il est donc intéressant d’en connaître les bases, car cela ne servira pas uniquement pour le serpent des blés, mais aussi pour d’autres reptiles et animaux. De plus, il est important d’en saisir les notions dès que l’on souhaite reproduire ses serpents, ce qui est fait aujourd’hui par énormément de propriétaires de Pantherophis guttatus.
Chez le serpent des blés, on trouve deux types de gènes : récessif et dominant.
Liens pratiques :
Calculateur de ratios de pontes : http://iansvivarium.com/morphcalculator/
Liste des mutations existantes (en anglais) : http://iansvivarium.com/morphs/
Sommaire
Avant d’aller plus loin, il est indispensable pour comprendre la génétique de comprendre comment est constitué un chromosome et la différence entre les termes hétérozygotes et homozygotes.
Avant cela, ayez en tête qu’au sein de chaque cellule d’un être vivant, il y a un nombre variable de chromosomes selon les espèces. L’être humain possède 23 paires de chromosomes, le serpent des blés 18.
Ici, vous voyez le karyotype (l’ensemble des chromosomes) d’un Cobra indien Naja naja, n’ayant pu trouver celui du serpent des blés.
Karyotype d’un Naja naja (Cobra indien). Remarquez que les chromosomes sexuels sont nommés ZW, contrairement au système XY chez l’Homme. Les deux systèmes cohabitent chez les reptiles, et ne sont pas compatibles. Chez le serpent des blés, les chromosomes sexuels sont également ZW.
Les chromosomes viennent toujours par paires. Au sein d’une paire, un chromosome a été apporté par les spermatozoïdes du père, et l’autre par l’ovule de la mère. Chaque parent apporte 50% de la génétique des bébés.
Ainsi, au sein d’une paire de chromosome, les deux chromosomes peuvent porter des informations différentes, puisqu’ils ne viennent pas du même parent.
C’est la définition d’hétérozygote et homozygote.
Homozygote : un allèle (gène) est identique sur les deux chromosomes d’une paire,
Hétérozygote : un allèle est différent sur les deux chromosomes d’une paire.
Homozygote est abrégé « homo ».
Hétérozygote est abrégé « het ».
Qu’un gène soit dominant ou récessif, il peut être présent en hétérozygote ou homozygote. Un gène dominant est généralement indiqué par une lettre majuscule, et un gène récessif par une lettre minuscule.
Chez le serpent des blés, la majorité des mutations sont récessives.
Un gène récessif ne s’exprime que s’il est homozygote dans le génome de l’animal. S’il est seulement hétérozygote, il ne s’exprime pas.
C’est-à-dire que pour qu’un bébé serpent des blés exprime une mutation récessive, il faut qu’il soit homozygote pour ce gène, que les deux parents lui aient transmis, et donc que les parents en aient été porteur, en het ou en homo.
Lorsque le serpent présente une mutation (on voit la couleur de cette mutation), on dit qu’il est homo (homozygote) pour ce gène récessif. Il a reçu le gène de ses deux parents pour l’exprimer. Par simplicité, on ne précise pas le homo puisque cela se voit, on dit juste le nom de la mutation : ex Amelanistique/Amela/Albinos.
Lorsque le serpent porte le gène récessif mais qu’il n’est pas homo, on ne voit pas la couleur de la mutation. On dit alors qu’il est het (heterozygote) pour ce gène. Ex : het Amela. Pour savoir si un serpent des blés est het quelque chose, il faut connaître les parents, ou le reproduire avec un serpent porteur du gène soupçonné. Si les petits sont homo pour le gène, c’est que le parent était bien het.
Ainsi, pour avoir autre chose que des petits classiques, il faut que les deux parents soient porteurs d’un même gène récessif, que ce soit en het ou en homo. Les gènes récessifs comme dominants peuvent se combiner.
Lorsque les parents sont tous deux porteurs d’un gène, la proportion de petits qui exprimeront ce gène (en homo) varie selon si les parents sont tous les deux het ou homo.
Voici un exemple avec le gène Amela (albinos):
Parents het x het amela : 25% d’homo amela / 75% de het amela
Parents het x homo : 50% d’homo amela / 50% de het amela
Parents homo x homo : 100% d’homo amela
Lorsque l’on commence à faire des reproductions avec des combos où 4 à 5 gènes sont présents, les probabilités sont plus complexes. Des calculateurs en ligne existent pour vous aider à déterminer le ratio de petits de telle mutation que vous obtiendrez. Bien sûr, cela reste des probabilités, elles ne sont jamais fiables à 100%, vous pouvez parfois avoir des bonnes comme des mauvaises surprises.
Les gènes dominants ne sont pas courants chez le serpent des blés ce qui simplifie les choses. Il y a 5 mutations dominantes chez le serpent des blés : Mosaïque, Buf, Toffee, Masque et Tessera. Une fois qu’on a retenu celles-ci, on sait que toutes les autres sont récessives.
Un gène dominant s’exprime de la même façon, qu’il soit hétérozygote ou homozygote.
Ainsi, il n’est pas nécessaire d’avoir deux parents porteurs du gène pour qu’il s’exprime chez les jeunes. Un seul parent transmettra ce gène a une partie de sa progéniture, qui l’exprimera immédiatement.
Un spécimen homo pour un gène dominant n’a pas de différence visuelle. Mais si ce gène dominant ne change rien visuellement chez le Pantherophis guttatus, cela s’en ressentira néanmoins au niveau de la reproduction. La reproduction est d’ailleurs le seul moyen de savoir si un spécimen est het ou homo pour un gène dominant.
Les ratios sont différents. Exemple avec le gène Tessera :
Parents het tessera/pas de mutation : 50% het tessera (avec phénotype visible) / normal (non het)
Parents homo tessera /pas de mutation : 100% het tessera (avec phénotype visible)
Parents het tessera / het tessera : 50% het tessera (phénotype visible) / 25% homo tessera / 25% normal (non het)
Les gènes dominants sont donc assez appréciés à travailler en reproduction.
Ces notions de gènes qui s’expriment ou non en fonction de leur présence dans les chromosomes des animaux impose deux connaître deux dernières notions : génotype et phénotype.
Génotype : Détail du génome, des gènes présents dans l’animal, en homozygote ou hétérozygote. Exemple : Homozygote Amela heterozygote Caramel Tessera.
Phénotype : résultat visuel des gènes exprimés, qu’ils soient dominants ou récessifs. Exemple : Tessera Amela.
Deux spécimens au phénotype identique peuvent avoir un génotype différent.
On ne peut connaître le génotype complet d’un animal sans connaître le génotype de ses parents. Sinon on peut le déduire en le reproduisant avec différents spécimens, ce qui implique de savoir reconnaître les mutations qui sortent de ces accouplements pour en déduire les mutations présentes dans le génotype des parents.