Les sélections du serpent des blés

Chez le serpent des blés, certains noms de couleurs et de motifs désignent des sélections. Ces sélections peuvent être des couleurs sans mutations (à partir de la couleur dite classique). Mais des mutations et combos existants qui influencent la couleur ou le pattern peuvent être sélectionnés.

Les sélections font partie intégrante de la génétique et de l’élevage du serpent des blés, il est donc important d’en comprendre le fonctionnement et les caractéristiques pour les reproduire au mieux.

La sélection consiste à accentuer certains traits physiques d’un animal en le reproduisant avec un autre spécimen contenant les mêmes traits, et à continuer ce travail en ne reproduisant entre eux que des spécimens qui ont ces caractéristiques particulières, jusqu’au résultat voulu.

C’est ce principe qui est à la base des différentes races de chats et chiens, sur un temps forcément beaucoup plus long puisque leur domestication date de bien plus longtemps que pour le serpent des blés ou les autres NAC.

Une sélection n’est pas liée à un gène spécifique avec un mode de transmission fixe comme les gènes dominants ou récessifs, car dans ce cas là c’est une mutation. Une sélection est plus instable, moins assurée, puisqu’elle n’est pas liée à un seul gène (mutation) précis et dont le mode de transmission est connu (mutation dominante ou récessive).

Ainsi, il est tout à fait possible qu’en reproduisant deux spécimens d’une même sélection, il y ait en résultat des spécimens qui ne correspondent pas à cette sélection.

Une sélection dépend de nombreux gènes, elle est davantage polygénique. C’est souvent par reproduction consanguine que les sélections sont « fixées ». En effet, par ce biais, on favorise la proportion de gènes en homozygotes, et on élimine progressivement les autres gènes qui ne nous intéressent pas dans le cadre de la sélection. Une sélection travaillée de manière consanguine sur de nombreuses générations est généralement plus « stable », c’est à dire que reproduire un spécimen de cette sélection avec un spécimen présentant les mêmes caractéristiques mais sans sélection consanguine multigénérationnelle aura plus de chances de tout de même donner des spécimens présentant toutes les caractéristiques de cette sélection, par rapport à la reproduction de deux spécimens ayant les caractéristiques de cette sélection mais sans « fixation » consanguine dans le temps.

Attention, le fait d’avoir de nombreux gènes en homozygotes dans l’ADN de l’animal augmente les risques d’apparition de tares. C’est ainsi qu’est apparu le Stargazer notamment. La consanguinité peut également amener à une hausse de malformations. Il n’existe pas pour le moment d’études sur le sujet qui permette d’établir le nombre de générations consanguines à partir duquel le risque de malformations est augmenté.

En résumé, une sélection est un peu plus complexe qu’une mutation. Si elle n’est pas comprise et correctement reproduite, on peut perdre les caractéristiques de cette sélection.

Il y a également des sélections de mutation, comme c’est le cas chez l’Amela. À partir d’un seul gène, le phénotype (l’aspect physique déterminé par les gènes) peut être très différent, puisqu’il existe actuellement 7 sélections à partir de ce seul gène.