Les Pantherophis guttatus dans la nature
Habitat, morphologie, couleurs
Si le maintien des Gutt en captivité est un thème largement abordé, il ne faut pas oublier que ce sont à l’origine des animaux sauvages. Et que si on trouve une très grande variété de couleurs liées à des mutations, ils ont également une grande variabilité de couleurs à l’état naturel, sans qu’un gène récessif ou dominant soit à l’œuvre.
Sommaire
Comme vu dans la page Origine, le serpent des blés vit à l’état sauvage sur une zone de répartition très large du Sud-Est des Etats-Unis, de la Pennsylvanie à la Floride du Nord au Sud, et jusqu’à la Louisiane et l’Arkansas à l’Ouest.
Cela couvre une assez grande variété de milieux.
Ils sont particulièrement présents dans les forêts, les champs et les marais. On les trouve notamment dans les Everglades de Floride ou en Louisiane, zones connues pour leurs marais respectifs. Les herpétologistes les trouvent souvent durant la journée à se chauffer sous des plaques de tôle ou de bois, tandis qu’ils commenceraient leur activité davantage au crépuscule et en soirée.
On a tendance à le négliger, mais les Gutts grimpent très bien, comme le montre cette vidéo.
Dans certaines zones très au sud comme les îles « Florida Keys », les Gutts n’hivernent presque pas car la température descend rarement en-dessous de 12°.
Ces différents tableaux climatiques montrent bien les températures et niveaux d’hygrométrie qu’ils rencontrent dans leur répartition naturelle, très variable selon les régions.
Ainsi, la ville de Charlotte est située en Caroline du Nord, donc très au nord de l’aire de répartition du serpent des blés. Les températures sont assez proches de celles que l’on retrouve à Avignon dans le sud de la France. La ville de Montgomery est située en Alabama, plus au sud, mais présente également des conditions climatiques similaires à celles du sud de la France. La ville de Miami quant à elle montre bien les fortes températures annuelles qui permettent à l’espèce d’y être active une grande partie de l’année.
Ces informations montrent bien que des Pantherophis guttatus abandonnés ou enfuis pourraient très bien s’acclimater et se reproduire dans le milieu naturel en France, rejoignant la liste des espèces exotiques envahissantes… C’est pourquoi il est du devoir de chaque propriétaire d’assurer la parfaite sécurité de ses installations, afin d’éviter toute évasion, mais également de ne jamais relâcher un serpent des blés dans la nature.
Les tableaux climatiques sont issus du site https://fr.climate-data.org/
Si en captivité ils tolèrent bien une alimentation exclusivement à base de rongeurs, ils sont beaucoup plus opportunistes dans la nature. Ils peuvent manger des insectes à l’état juvénile, mais aussi des œufs et bébés oiseaux, des lézards et rongeurs. J’ai trouvé une photo d’un Gutt qui fait une constriction sur un lézard de type Anolis. Sans l’autorisation du photographe je ne peux toutefois la publier ici. Vous trouverez toutefois sur la page Documentation une étude portant sur des cas de prédation de Gutt sur des nids d’oiseaux.
Les Gutts sont aussi des proies, notamment les juvéniles. Un reportage animalier montrait un nouveau-né serpent des blés se faire attraper par une mante religieuse qui commençait à le dévorer, avant que celui-ci n’arrive à s’enfuir. La vidéo n’est depuis plus disponible sur YouTube, mais d’autres montrent que les mantes religieuses de grandes tailles sont des prédatrices redoutables qui attaquent sans problème de jeunes serpents.
À l’état naturel, une très grande variété de couleurs existent. Certaines sont dûes à des mutations, c’est souvent d’ailleurs grâce à ces spécimens sauvages prélevés que l’on trouve la plupart des mutations disponibles en captivité aujourd’hui.
Mais certaines sont des différences de couleurs innées liées à des zones géographiques spécifiques.
La localité Okeetee par exemple, située dans le « Okeetee Hunts Club » de Caroline de Sud, sont bien plus vifs et marqués que d’autres. Les « Miamis » que l’on trouve en Floride sont rouges avec un fond gris. Et les « Keys » que l’on trouve dans les îles de Floride évoquées plus haut ont des teintes plus rosées et sans couleur noire. Beaucoup de gens l’ignorent, mais la mutation « Anery » est présente naturellement dans une petite zone du sud de la Floride, appelée « Black Devil’s Garden ».
En dehors de ces localités, on trouve une foule de variété de couleurs, dans toutes les nuances de rouges et de brun.
J’ai eu l’autorisation d’un photographe pour publier ici différentes photos de spécimens sauvages qu’il a rencontré. Ils ont tous été photographié en Louisiane. Ces spécimens sont pour la plupart dans des teintes bien plus jaunes que les sauvages naturels (dont un « Caramel » sauvage ?), tandis que d’autres montrent des teintes marron/rouges plus habituelles.
Ces photos sont protégées par le droit d’auteur et sont tous droits réservés. J’ai eu l’autorisation écrite explicite de l’auteur pour les publier ici, mais je vous déconseille de les repartager sans son autorisation.
Cela permet également de voir à quoi ressemble un Pantherophis guttatus avec une morphologie naturelle, sans obésité. Beaucoup de spécimens sont sur-nourris en captivité. Les grands éleveurs américains ne prennent pas la peine de peser leurs « corn snakes », ils voient à l’œil si l’animal est en surpoids ou non. Mais ils ont pour la plupart vu passer un grand nombre de spécimens sauvages, et ont un référentiel de morphologie, ce qui semble nous manquer en Europe. J’espère que ces quelques beautés vous aideront à identifier un serpent des blés en surpoids.
Dans la nature, certaines localités présentent également des morphologies différentes. Les spécimens du sud de la Floride seraient en général plus petits, avoisinant un 76cm de longueur en moyenne. Les Pantherophis guttatus présents dans les états plus au Nord auraient une taille plus importante, entre 1m50 et 1m80 en moyenne.
Les spécimens du sud-est de la Floride pondraient davantage d’œufs (jusqu’à 30 !), mais de très petite taille.
Les mâles sont généralement plus grands que les femelles. Dans la nature, ils atteignent leur maturité sexuelle autour de 2-3 ans.
Certaines informations de cette page sont issues du livre de Kathy Love « Corn snakes- The Comprehensive Owner’s Guide ».