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Qu’est-ce qu’un hybride ?
Un hybride est le nom courant pour désigner un spécimen issu d’un accouplement entre deux espèces différentes.
Une espèce était autrefois caractérisée par le fait que les membres d’une même espèce puissent se reproduire entre eux en ayant une descendance féconde. Cette définition est erronée et contrecarrée par de nombreux exemples, autant chez les mammifères que chez les reptiles.
Ainsi, les Pantherophis guttatus peuvent être hybridés et avoir une descendance fertile. Certains éleveurs spécialisés en hybrides obtiennent des spécimens contenant le patrimoine génétique de 4 espèces différentes (suite à des reproductions sur plusieurs générations).
Tout accouplement d’un Pantherophis guttatus avec une autre espèce donne donc des hybrides. La capacité à obtenir une descendance fertile dépend du nombre de chromosome des deux espèces. Si celui-ci est différent, l’ADN ne peut pas se combiner correctement et la descendance est infertile. Tout hybride avec des Gutt n’est donc pas fertile. Logiquement, les hybrides les plus courants et fertiles sont avec d’autres espèces de colubridés nord-américains.
Il existe également le concept d’intergrades, qui définit une hybridation entre deux sous-espèces. Lorsque Pantherophis guttatus était encore appelé Elaphe guttata, Pantherophis emoryi était alors considéré comme une sous-espèce (Elaphe guttata emoryi). Pour une raison inconnue, de nombreux terrariophiles trouvent les intergrades moins dommageables que les hybrides. C’est ainsi que les reproductions « intergrades » entre guttatus et emoryi étaient répandues à l’époque, donnant ainsi naissance au Rootbeer, Creamcicle…
Différentes « mutations » issues d’hybridation mais qui ont tendance à être vendues comme pur Gutt sont listées sur la page « Mutations issues d’hybridations ». Il existe également un article de blog traitant des mutations suspectées d’hybridation, mais sans preuve ou déclaration officielle de l’hybridation.
Avis personnel
Cette page existe dans un souci d’exhaustivité du monde du Pantherophis guttatus, et pour que chacun soit au courant des différentes appellations. En effet, il arrive que des spécimens soient étiquetés « jungle corn » sans aucune précision concernant l’hybridation.
En aucun cas je conseille de « s’amuser » à « tester » des hybridations, étant moi-même plus partisane de la passion du Pantherophis guttatus pour lui-même. Après, aucune loi ne l’empêche. Par éthique, merci toutefois de bien indiquer et expliquer l’hybridation lors de ce genre de reproduction afin de s’assurer que l’acheteur ait conscience de ce qu’il achète.
Comment reconnaître un hybride ?
Lorsque l’on atteint un certain niveau d’expérience et que l’on a vu plusieurs centaines voire milliers de photos de Gutt, ainsi qu’en en ayant vu quasiment autant en vrai, on arrive à repérer plus facilement des indices d’hybridations. Cela se joue souvent au niveau de la tête, que ce soit dans sa forme ou son pattern. Plus carrée, plus ronde…
Les hybridations les plus compliquées à identifier avec précision sont celles avec d’autres espèces de Pantherophis. Les hybrides avec Lampropeltis se voient généralement assez bien. Encore qu’au sein d’une ponte d’hybrides de première génération (Pantherophis guttatus x Lampropeltis californae par exemple), le résultat soit très variable d’un individu à l’autre. L’un des petits peut avoir beaucoup « pris » de la Gutt, l’autre plus du Lampro.
Les différents noms d’hybrides avec Pantherophis guttatus
Les noms d’hybrides sont parfois composés de « corn » (diminutif du nom commun anglais « corn snake ») pour marquer la présence de Gutt, accolé à un morceau du nom de l’autre espèce.
Dans le cas d’espèces contenant des mutations, comme c’est le cas de Pantherophis guttatus et de nombreuses espèces de Lampropeltis, les mutations des espèces peuvent se combiner. Il n’y a alors souvent pas de noms pour ces résultats particuliers, bien que des exceptions existent. Il n’y a pas de règle de nommage précise, chaque éleveur qui réalise un accouplement pour la première fois peut décider de lui donner un nom particulier.
Exemples d’hybrides de première génération
Bairdy Corn
Pantherophis guttatus x Pantherophis bairdi
Pattern impacté par le bairdi ainsi que la couleur.
Frosted corn
Pantherophis guttatus x Pantherophis spiloides
Attention, le terme « frosted » désigne également des selles présentant des traces blanches chez certaines mutations de Pantherophis guttatus.
Jungle Corn
Pantherophis guttatus x Lampropeltis californae
Patterns et couleurs imprévisibles. Se reconnait souvent au niveau de la tête dont la forme est distincte des Gutt (plus ronde). Au sein d’une même ponte, le résultat peut être très variable, certains petits présentant davantage la morphologie du parent Gutt ou Lampro. Exemple de Jungle Corn de première génération avec une tête où l’ascendant Lampropeltis est fortement marqué :
Exemple de Jungle Corn de première génération où la tête est plus proche du Gutt. Seul le pattern de tête et le léger arrondi de la tête permettent de trahir l’ascendance hybride.
Jungle Alterna
Pantherophis guttatus x Lampropeltis alterna
Brook Corn
Pantherophis guttatus x Lampropeltis brooksi
Sinacorn
Pantherophis guttatus x Lampropeltis triangulum sinaloae
Pueblacorn
Pantherophis guttatus x Lampropeltis triangulum campbelli
Cornduran
Pantherophis guttatus x Lampropeltis triangulum Hondurensis
Cornson
Pantherophis guttatus x Lampropeltis triangulum Nelsoni
Turbocorn
Pantherophis guttatus x Pituophis melanoleucus
Mexicorn
Lampropeltis mexicana x Pantherophis guttatus
Pyrocorn
Pantherophis guttatus x Lampropeltis pyromelanea
Pantherophis guttatus x Pituophis catenifer
Ce spécimen est issu de parents albinos.
Exemples d’hybrides de seconde génération
Super Corn
Hybride de deuxième génération, issu de Jungle Corn x Pantherophis guttatus. Donnant une génétique à 75% Pantherophis guttatus et 25% Lampropeltis. Les différentes mutations se transmettent, ce qui donne des hybrides avec des mutations de Gutt.
Supercorn Alterna
Hybride de 2e génération, issu d’un Jungle Alterna x Pantherophis guttatus (génotype 75% Gutt 25% Lampropeltis alterna).
Exemples de melting pot d’espèces
Voici un exemple de reproduction donnant un génotype avec plus de deux espèces : Brook corn (Lampropeltis getula brooksi x Pantherophis guttatus) x Beast Corn (Pantherophis obsoletus x Pantherophis guttatus). Avec un patrimoine génétique théorique en résultat de 50% Pantherophis guttatus, 25% Pantherophis obsoletus et 25% Lampropeltis getula brooksi.
Jungle Tharacorn albinos (50% Lampropeltis californae, 25% Lampropeltis thayeri, 25% Pantherophis guttatus), avec le gène albinos.