Mutation Scaleless
Mutation issue d’hybridation
La mutation scaleless a vu le jour le 4 octobre 2002 dans l’élevage de Richard Dijoux : Colubiasnake.
Le nom scaleless signifie « sans écailles ».
Le premier-né scaleless est né par hasard d’une reproduction entre un spécimen de Pantherophis guttatus et un Pantherophis emoryi. Cette mutation est donc issue d’hybridation et doit être indiquée sp.
À cette époque, Elaphe guttata était toujours en place, et l’emoryi était considéré comme une sous-espèce de l’Elaphe guttata : Elaphe guttata emoryi.
Lors de cette reproduction entre ces deux espèces en octobre 2002, il y eu 3 œufs vivants, dont deux donnèrent des petits typés emoryi, et du dernier sorti le premier Scaleless.
La naissance de ce premier spécimen a amené Richard Dijoux à se demander si cela était le résultat d’une erreur d’incubation ou d’un gène. Le scaleless est bien un gène récessif, et parfaitement reproductible. Les scaleless étaient peu féconds, il y avait moins d’œufs probablement à cause de l’ascendance de l’emoryi qui est une espèce moins prolifique. Aujourd’hui, les scaleless ayant depuis été reproduits essentiellement avec du Pantherophis guttatus, les portées semblent plus fécondes.
La particularité du scaleless est donc la quasi absence d’écailles, notamment sur le dos et les flancs. En effet, les écailles du ventral sont toujours là, ce qui permet à l’animal de se déplacer. Cette absence d’écailles joue sur les couleurs, qui sont souvent plus vives. Le pattern est également moins précis, se disposant davantage en tâches larges. Le scaleless s’est jusqu’à maintenant parfaitement combiné avec les gènes de couleur.
L’incision des oeufs de scaleless est quasiment indispensable. En effet, les jeunes utilisent une écaille appelée “dent de l’oeuf” pour percer la coquille. Celle-ci est souvent absente chez les jeunes scaleless, ce qui provoquait une plus grande mortalité au départ.
Source : http://colubia.over-blog.com/article-31493888.html
Aujourd’hui, Richard Dijoux continue à noter ses portées actuelles de Scaleless ou avec du het Scaleless comme Pantherophis sp. En effet, il a toujours été transparent sur l’origine de cette mutation au sein de son élevage, et rigoureux sur le suivi des lignées. Une hybridation a un moment donnée ne peut être rattrapée et gommée. Pour preuve, les scientifiques arrivent à détecter dans l’ADN de Homo sapiens un croisement avec l’homme de Neandertal vieu de plusieurs dizaines de milliers d’année.
Une éleveuse américaine s’est amusée à calculer que dans le cas d’un croisement entre deux espèces de Pantherophis, il faudrait 8 générations de reproduction avec du Pantherophis guttatus pour que l’ADN corresponde à 99% au Pantherophis guttatus, et 18 générations pour atteindre 99,99% (attention, le détail du calcul n’est pas indiqué).
Certaines personnes disent souvent : “inutile d’indiquer l’hybridation, c’est tellement dilué depuis le temps !”. Est-ce tant dilué que ça ? Même sans prendre en compte ce calcul, les Scaleless mis en vente aujourd’hui sont-ils si éloignés que ça de l’hybridation originelle ?
Pour rappel, les Gutt vivent en moyenne 20 ans, avec des pointes à 25-30 ans possibles en captivité. Pantherophis emoryi a possiblement la même longévité. Les tout premiers Scaleless sont nés en 2002. La plupart sont donc possiblement toujours vivants aujourd’hui. En 2015 à la bourse de Nîmes, Richard Dijoux vendait encore un couple Gutt x Emoryi porteur du gène Scaleless. Depuis 2002 et avec une croissance ultra intensive des spécimens, il est possible que l’on soit à 10 générations du couple originel pour certaines lignées. Mais comment savoir le niveau de parenté avec ces premiers spécimens ? Dans une logique de reproduction, pourquoi un éleveur ne reproduirait-il pas un spécimen en pleine forme, même de 20 ans ? Kathy Love reporte dans son ouvrage que c’est tout à fait possible.
De plus, de nombreux spécimens het Scaleless sont aujourd’hui toujours identifiables visuellement, l’ascendance emoryi ressortant toujours (fond gris délavé et selles maronnasses par exemple).
Dans la mesure où cette hybridation est connue et assumée par le découvreur, pourquoi s’en cacher et étouffer la véritable appellation ? Cela n’empêche en rien les ventes. Accepter de nommer cette origine est un simple suivi des lignées qui permet d’ajouter un peu de connaissance sur ces animaux.
Comme le couple d’origine ayant sorti les premiers Scaleless était composé de Pantherophis guttatus x Pantherophis emoryi, il existe une confusion fréquente dans l’esprit des débutants comme quoi il suffit d’accoupler des spécimens des deux espèces pour obtenir du Scaleless.
Ce n’est pas le cas.
Ce n’est pas l’hybridation qui a provoqué la mutation. Ces deux espèces étaient déjà reproduites ensemble dans d’autres lignées sans que le gène n’apparaisse.
Ici il s’agit d’un coup de chance incroyable, les deux spécimens étaient porteurs du même gène. Le Scaleless est en effet un gène présent au sein de plusieurs espèces dans la nature. Des spécimens Scaleless de Natrix sipedon, Boaedon capensis, Pituophis catenifer et bien d’autres ont déjà été observés dans leur milieu naturel. Des Pythons regius Scaleless existent également. Richard Dijoux a donc eu la chance d’avoir deux spécimens d’espèces différentes porteurs du même gène et compatible lors de la reproduction.
Si vous reproduisez ensemble deux Gutt non porteurs du gène Scaleless, vous n’obtiendrez aucun jeune Scaleless.
Cette couleur se caractérise par une absence des écailles sur le dos et les flancs. Les couleurs varient ensuite selon la mutation éventuelle.
Un spécimen classique présente les caractéristiques d’un Gutt classique avec des couleurs un peu plus vives. Bien sûr étant donné les nombreuses variations parmi les Gutt classiques, on retrouve ces même variations de couleurs parmi les scaleless.
Selles : Brun
Fond : Orange
Pourtours : Noir
Ventral : variable, damier noir et blanc, noir et orange.
Œil : marron
Le gène scaleless est compatible avec toutes les autres mutations. On trouve donc des scaleless okeetee, tessera, anery, snow, etc.