Interviews d’éleveurs de Pantherophis guttatus

Partez à la découverte d’éleveurs français de Pantherophis guttatus à travers ces interviews : leurs méthodes d’élevage, les mutations qu’ils travaillent, leur éthique…

Nouvelle interview d’éleveur ! Décidément le sud de la France recèle beaucoup d’élevages de qualité, car aujourd’hui nous allons à Toulouse pour en apprendre plus sur Rémy de l’élevage Original-Scales 🙂

Depuis combien de temps l’élevage existe-t-il ?

À la base nous avons créé l’élevage en 2012 avec Fabrice que certains connaissent. Il y a environ 3 ans, notre marseillais ayant toujours eu la mer dans le cœur, est donc naturellement parti la retrouver pour son plus grand bonheur. Depuis la création nous avons essayé de sélectionner des souches et des individus pour leur beauté et leur potentiel génétique. Je m’efforce encore aujourd’hui de garder ce cap.

Le but de l’élevage a toujours été de se faire plaisir et je m’adonne corps et âme à cette tâche.

D’où te vient cette passion des reptiles ?

Les reptiles, comme beaucoup d’autres animaux m’ont toujours fasciné, je ne sais pas vraiment pourquoi.
J’ai l’impression que naturellement les enfants ont une certaine curiosité pour le monde animal, peut-être que certains comme moi étaient, disons, un peu dans l’excès.

Ayant grandi à la campagne entouré d’écailles (car il y a 20 ans il y avait encore des reptiles partout), j’ai donc pu nourrir ma passion sans limites.

Mes parents ont toujours compris ça et ne m’ont jamais entravé, grâce à eux j’ai eu mon premier serpent en captivité à 13 ans, il y a 18 ans déjà.

Depuis je n’ai jamais vécu sans Ophidiens et ma vie personnelle et professionnelle tourne autour de cet univers.

As-tu une mutation préférée chez les Gutt ?

Le souci c’est que comme on le sait tous, les goûts évoluent avec nous, avec notre expérience, notre humeur, notre passé, nos influences…

Ce qui me plaît aujourd’hui ne me plaisait pas forcément hier et pas forcément demain.

Depuis quelques années je suis revenu aux « bases », notamment les Okeetee qui me fascinent par leur intensité de couleur et de contraste. De plus c’est une sélection, ce qui donne plus de liberté pour jouer et accentuer certains traits d’une mutation. C’est un peu la pincée de sel sur un plat, ça lui permet de le sublimer en libérant tous ses arômes.


En termes de mutations, j’aime beaucoup tout ce qui est piedside, palmetto, tessera, coral ou salmon snow et certaines scaleless qui font partie de mes favoris.

Comment choisir ?

Des projets de reproduction particuliers ?

Beaucoup trop, les priorités sont difficiles.

Quelques projets suscitent mon intérêt depuis quelques années et devraient bientôt voir le jour, j’ai le temps pour d’autres.

En gutt j’aimerais obtenir entre autre :
Ultramel Okeetee, Lava Okeetee, Anery Okeetee, Tessera salmon snow Okeetee, Bloodred Okeetee, Coral ghost, Motley bloodred piedside…

Comme vous pouvez le constater l’Okeetee est omniprésent.

Ce sont des projets qui sont relativement « simples », c’est sur la qualité de la sélection qu’il va falloir être rigoureux.

Quelles sont les espèces hors Gutt que tu élèves ?

C’est mon plus gros problème, j’aime tout. J’ai un deuxième problème, ma femme et mon fils sont aussi passionnés que moi.

Entre le budget, la capacité de pouvoir tout maintenir convenablement et l’aspect réglementaire (même pour un capacitaire), il faut arriver à se raisonner et pouvoir tout concilier.

Mais on maintient un parfait équilibre qui nous permet d’avoir : Lampropeltis (stuarti, hondurensis, nelsoni), Gonyosoma prasinum, Boa imperator, Orthriophis taeniura, Pogonas vitticeps, des oiseaux, des insectes et des poissons qui sont ma principale passion.

As-tu une espèce coup de cœur parmi celles que tu élèves ?

L’espèce qui sera la première à jamais dans mon cœur ce sont les Zamenis situla. C’est le serpent qui m’a donné envie de devenir terrariophile. Une photo qui a changé ma vie…

Je n’en ai plus depuis quelques années, mais je pense en reprendre un jour.
En ce moment ce sont les Gonyosoma prasinum. C’est un serpent tellement beau, curieux, actif. C’est vraiment très intéressant à observer et à maintenir.

Sinon il n’y a rien qui m’apporte plus de satisfaction que de m’installer devant mon aquarium et voir l’Arowana évoluer et interagir avec les autres poissons.

Y-a-t-il des valeurs particulières que tu souhaites transmettre à travers ton élevage ?

Soyons lucide, en chaque terrariophile il y a un paradoxe que nous essayons en vain d’éliminer.
Celui d’aimer les animaux et les maintenir en captivité.

Le plus gros souci (si on exclut l’éthique), c’est la subjectivité et le manque d’informations de chacun par rapport aux différents besoins des espèces.

J’essaye de mon côté de faire au mieux pour que les conditions optimales soient respectées et leur assurer un bien-être relatif. Le but étant de minimiser l’impact négatif qu’induit la captivité.

Si vous avez un peu d’éthique et les moyens je pense qu’aucun animal n’est inaccessible.

Et surtout le plus important, faites ce qui vous plaît !!
Ne regardez pas ce qui vous remplira les poches mais ce qui vous remplira le cœur.
La frontière entre éleveur passionné et éleveur est très fine parfois.

Merci à Rémy d’avoir répondu à ces questions ! Vous pouvez suivre ses projets de reproduction sur la page Facebook Original-Scales ou sur le site internet.

Je reçois aujourd’hui Sam de KiBa Reptiles pour parler de l’élevage de reptiles qu’elle fait avec son compagnon. Serpents et lézards sont au programme, et non, on ne parle pas que de Gutts ! On parlera aussi de méthodes d’élevage plus respectueuses de l’animal 🙂

Depuis combien de temps l’élevage existe-t-il ?

L’élevage existe depuis un moment mais possède véritablement un nom seulement depuis un an ! Nous sommes deux personnes au sein de cet élevage (scindé en deux locaux pour le moment) et nous élevons maintenant des reptiles depuis plus de 10 ans.

Tous deux issus du domaine de l’agronomie, nous sommes l’un comme l’autre passionné par la nature, son observation, et par-dessus tout sa sauvegarde !

Notre passion nous a amené tous les deux à développer des projets communs, devenir capacitaires et obtenir nos autorisations d’ouverture d’établissement il y a maintenant quelques années. Nous aimons évoluer dans le cadre du respect des lois et autour d’une même éthique qui nous pousse toujours plus à tenter d’améliorer la mentalité actuelle du milieu terrariophile. Le bien-être de l’animal avant tout !

D’où te vient cette passion des reptiles ?

Cela a débuté dès mon plus jeune âge. Mon premier reptile a été une tortue, j’avais alors 5 ou 6 ans. Et comme beaucoup de monde, je courrais après les lézards des murailles. C’est à cet âge aussi que j’ai commencé à entasser toutes sortes de livres sur les reptiles et à me documenter le plus possible.

Vers l’âge de 9 ans, ce fut la fièvre des serpents qui m’emporta. Notre jardin était devenu le site de ponte de plusieurs femelles Natrix natrix (couleuvres à collier) et pour ma plus grande joie, tous les étés le jardin était rempli de serpenteaux. C’est alors que mon père m’apprit à faire la différence entre nos couleuvres et nos vipères. Il m’apprit également à les attraper et à les manipuler. Quand la passion nous prend aux tripes, il est dur de ne pas embêter un petit peu la faune locale !

Pour pallier à ce problème, je réussis à obtenir enfin mon premier serpent ! J’ai plus de 30 ans aujourd’hui et je suis toujours autant mordue de reptiles !

As-tu une mutation préférée chez les Gutt ?

Alors je me suis réellement intéressée aux Pantherophis guttatus que très tard ! Mes espèces de prédilection étant les boas et pythons.
Cela fait véritablement 4 ans que j’en élève. Et je suis toujours surprise de voir le nombre de mutations qu’il existe !

Alors je vais couper en trois parties ma réponse ! Une localité, une mutation dominante et une mutation récessive font partie des couleurs et formes que j’aime particulièrement et que je souhaite travailler.

Je craque totalement pour une localité, la Okeetee. Et quand je vois les sélections d’Okeetee Abbott existantes, mes yeux brillent ! Je trouve les contrastes de rouge, orange et noir juste splendides.

La mutation dominante que j’ai trouvée incroyable la première fois que je l’ai vu (autant que son prix !) est la Tessera. Maintenant plus que courante, quand les premiers spécimens sont sortis, c’était juste fou ces motifs !

La mutation récessive qui me plait énormément bien qu’elle soit une des plus basiques et des plus présentes, c’est la Caramel ! Et oui, je ne suis pas quelqu’un de très compliqué !

Alors voilà, rien de bien exceptionnel mais ce sont là les formes que je préfère et ce sont donc celles-là que je travaille actuellement à l’élevage avec par exemple la Tessera Okeetee et la Tessera Gold Dust (bien qu’on ne puisse pas à proprement parler de guttatus avec cette dernière puisque c’est une combinaison avec le gène Ultra !)

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Tessera Gold Dust – Photo Kiba Reptiles

Qu’elles sont les espèces hors Gutt que tu élèves ?

Nous avons actuellement plus d’une trentaine d’espèces à l’élevage. Mais nous ne reproduisons pas toutes les espèces que nous maintenons et nous ne reproduisons pas chaque année les mêmes femelles non plus !

Ensuite nous avons des couples qui sont encore trop jeunes pour être reproduits mais qui feront partie de nos futurs reproducteurs !

Je vais commencer par la liste des espèces pour lesquelles nous avons des couples reproducteurs :
Pour les ophidiens :
Boa imperator
Python regius
Boaedon capensis
Boaedon fuliginosus
Lampropeltis abnorma
Lampropeltis polyzona
Pantherophis guttatus
Pour les sauriens :
Correlophus ciliatus

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Nouveaux nés Boaedon capensis – Photo Kiba Reptiles

Eublepharis macularius
Hemitheconyx caudicinctus
Tiliqua scincoides
Underwoodisaurus milii

Voici ensuite la liste de nos futurs reproducteurs, donc pour lesquels nous avons déjà un couple constitué (ophidiens uniquement) :

Lichanura trivirgata trivirgata
Morelia spilota mcdowelli
Python anchietae
Dasypeltis scabra
Elaphe bimaculata
Elaphe quatuorlineata quatuorlineata
Lampropeltis pyromelana (woodini)
Lampropeltis mexicana thayeri
Boaedon lineatus
Lamprophis aurora (dans un avenir très proche !)

Et enfin la liste des espèces que nous maintenons sans aucun projet de reproduction de prévu à l’heure actuelle (ophidiens uniquement) :

Candoia paulsoni
Epicrates alvarezi
Epicrates cenchria
Morelia spilota harrisoni
Morelia viridis
Coelognathus helena
Lampropeltis knoblochi
Lampropeltis pyromelana (pyromelana)
Pantherophis vulpinus
Pantherophis bairdi
Pantherophis emoryi
Pantherophis obsoletus

Et nous pourrons compter très prochainement à l’élevage deux recrues supplémentaires, un Python curtus et un Corallus hortulanus !

As-tu une espèce coup de cœur parmi celles que tu élèves ?

Voilà une question à laquelle j’aurais du mal à répondre !

Il y a tellement de diversité parmi les espèces que nous maintenons que faire un choix me parait très difficile. En effet, nous maintenons ces espèces car elles nous plaisent et car nous trouvons un intérêt chez chacune d’elle.

Et c’est le fait de pouvoir observer ces différences de comportement entre toutes ces espèces qui me plait réellement. Cela va peut-être en surprendre plus d’un mais je prends autant de plaisir à observer mes guttatus que mes anchietae ! Ce n’est bien sûr pas la même observation ni la même approche selon l’espèce, mais chacune apporte son lot de surprises si je peux dire !

Y-a-t-il des valeurs particulières que tu souhaites transmettre à travers ton élevage ?

Je crois avoir déjà un peu répondu à cette question au début. Transmettre une certaine éthique qui dicterait le bien-être animal avant tout le reste.

Dans notre élevage, pas de racks. Enfin si, uniquement pour les quarantaines, soins et naissances.

Imaginez, tous nos pythons royaux sont en terrariums ! Pas d’alèses ni de journaux, que du substrat !

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Un aperçu d’une des pièces d’élevage de Kiba Reptiles

Bon, mes terrariums ne sont pas aussi grands que je le voudrais, ni aussi naturels, mais nous faisons en sorte d’offrir à chaque espèce un habitat approprié en fonction de son biotope d’origine. Même lorsqu’ils sont juvéniles et qu’ils se trouvent en fauna !

J’espère donc pouvoir démontrer aux plus grands nombres que tout d’abord « élevage » ne signifie pas « tiroirs » et ensuite que créer un environnement adapté à son animal n’est pas aussi compliqué que ce que certains peuvent imaginer !

 

Visitez la page Facebook KiBa Reptiles pour voir plus de photos de leurs spécimens et suivre leurs actualités !

Nous avons le plaisir de vous faire découvrir des éleveurs de serpents des blés au travers d’interviews ! Le premier éleveur à se prêter au jeu est Corentin de l’élevage Scales, situé dans le Sud de la France.

Depuis combien de temps l’élevage existe-t-il ?

Cela fait plus de 15 ans que j’élève des animaux. C’est une passion depuis toujours. Cette passion est liée plus généralement à la passion de la nature, à son observation, à essayer de comprendre comment elle fonctionne.
Aujourd’hui j’en ai fait mon métier. Non pas en tant qu’éleveur mais en tant que scientifique qui cherche à comprendre le fonctionnement d’une population (de poissons), d’un écosystème et à faire ce qui est dans le domaine du possible pour que l’homme puisse aider ces populations à se développer.

Si l’on parle d’élevage (amateur), on peut alors dire que ScaleS a une dizaine d’années.

D’où vous vient la passion des serpents ?

Elle est arrivée progressivement, j’ai d’abord élevé des insectes (Phasmes, Mantes religieuses, Réduves) puis des geckos (Pareodura picta, Eublepharis macularius, Uroplatus guentheri). Un jour un pote de collège m’a montré un de ses serpents, un serpent des blés et j’ai accroché, il m’en a filé un et un stage que j’ai pu faire au lycée chez Reptilis a confirmé profondément cet accrochage et cette passion !

Qu’y a t-il de plus fascinant qu’un serpent !?!

Avez-vous une mutation préférée chez le Pantherophis ?

Évidemment la terrariophilie ne se limite pas à cette espèce. Et d’autres espèces sont très intéressantes à élever et ont des couleurs splendides.

Cependant le nombre de mutations différentes et les possibilités qu’à l’éleveur de « gutts » dans son élevage et dans le choix de couleurs est quasi sans limites !

Avant de parler de celle que j’aime, je regrette toujours l’absence de certaines couleurs portant du bleu et du vert… Ok on va me dire que le snow green a du vert et que le blue dilute a du bleu mais on est pas à la hauteur du bleu du Lygodactylus williamsi ni du vert du Morelia viridis.

Dur dur de choisir… le contraste gris/rouge du miami motley m’a toujours plu ; le blizzard par sa pureté aussi. J’avoue que ce sont les couleurs sélectionnées qui me plaisent le plus (même si le caramel « simple » et le classique fait partie de mon top 10 !). J’ai récemment acquis un snow strawberry motley ! Quelle merveille, quelle puissance du rose ! La sélection poussée. Les contrastes de l’Albinos okeetee extrême et les bébés qui sont nés dans mon élevage cette année me font ainsi choisir cette couleur comme étant ma préférée.

Un Albinos Okeetee Extreme né cette année dans l’élevage Scales 

Comme il est compliqué de délaisser les couleurs, voici mon top 10 :

1 – Albinos okeetee extreme
2 – Blizzard
3 – Miami motley
4 – Snow strawberry motley
5 – Caramel
6 – Auratum stripe
7 – Okeetee abbott’s
8 – Lava bloodred piedside
9 – Classique
10 – Amaretto
(Allez j’ai droit à un 11e ? – Palmetto)

Avez-vous des projets de reproduction particuliers pour l’avenir ?

Le principal projet de reproduction pour lequel j’ai des attentes particulières est :

Lava bloodred pied het. anery x Lava bloodred het. pied anery

J’ai cité dans mon top 10 (en 11e d’ailleurs) le Palmetto « pour la curiosité ». J’ai hâte de voir ce que cela peut donner en combinaison avec d’autres couleurs. Je n’en ai pas, je ne me suis pas lancé dans ce qui semble être une « course (commerciale ?) au palmetto ». J’attends qu’il devienne un peu moins cher enfin beaucoup moins cher (perso c’est pas dans mon budget ! et si ça l’était, je le dépenserais pour d’autres espèces ( du genre Drymarchon par exemple)). Une combinaison avec des dessins m’intéresse. Palmetto tessera…. why not?

Sur quelles bourses vous déplacez-vous ?

Principalement les expositions du quart Sud-Est de la France puisque j’y réside. Étant cependant originaire du Nord, j’ai une affection particulière pour celles-ci, la passion qu’elles génèrent et la connaissance qu’ont les visiteurs de la terrariophilie et de Pantherophis guttatus. Cependant depuis quelques années nous sommes un bon petit groupe d’exposants dans les expos du Sud qui est soudé et content de se revoir chaque année. Cette année, l’expo de Marseille en Janvier sera nouvelle pour moi.

Quelles espèces reproduisez-vous en dehors des Gutt ?

Pituophis melanoleucus lodingi qui me ravit ! Je ne suis pas surpris de l’intérêt qu’ils suscitent actuellement. J’espère que ce ne sera pas un simple effet de mode comme on peut le voir avec d’autres espèces. En effet, c’est une espèce qui était plutôt délaissée et dont les gens se désintéressaient auparavant alors qu’elle a tout pour elle.

J’ai repris récemment des lézard.
C’est une chance d’avoir trouvé des Rhacodactylus leachianus qui me ravissent également et j’ai hâte qu’ils grandissent et qu’ils répondent à leur ambition d’être le plus grand gecko au monde !

Merci à Corentin de nous avoir répondu ! Vous pouvez allez voir ce que fait l’élevage sur sa Page Facebook, et visiter son site internet Scales très complet avec beaucoup d’informations sur le Pantherophis guttatus !