Vous avez une reproduction de Pantherophis guttatus de prévue, ou une reproduction non prévue et vous souhaitez préparer rapidement un incubateur pas cher ? 

Fabriquer un incubateur n’est en fait pas si compliqué et demande peu de matériel. Voici un tuto à suivre avec différentes indications et possibilités pour fabriquer votre propre incubateur maison pour œufs de serpent ! 

Quels sont les composants d’un incubateur maison ?

Un incubateur se résume en fait à quelques éléments : 

  • Un contenant isolant, 
  • Un système de chauffage, 
  • Un système de contrôle de la température, 
  • La possibilité d’ajuster l’hygrométrie dans l’incubateur.

Voici l’exemple d’un incubateur que j’ai personnellement utilisé sur les conseils d’amis éleveurs. 

L’incubateur maison dans une boîte polystyrène

Pour celui-ci, vous avez besoin des éléments suivants : 

  • Une grosse caisse en polystyrène étanche (sans trou). Cela peut se trouver en poissonnerie, ou se demander en animalerie car ils reçoivent toutes les semaines des poissons d’élevage dans ce type de caisse. 
  • Un tapis chauffant ou câble chauffant, 
  • Un thermostat (pas besoin d’alternance jour/nuit, un modèle simple comme celui-ci convient), 
  • Un thermomètre/hygromètre de contrôle (exemple celui-ci),  
  • Une petite caisse plastique trouée.

L’installation est ensuite simple : le système de chauffage raccordé au thermostat se met dans le fond de la caisse polystyrène, le support plastique posé par dessus. La boîte d’incubation contenant les œufs se pose sur la caisse avec les sondes du thermostat et du thermomètre/hygromètre à l’intérieur. Puis plus qu’à fermer ! 

Incubateur en route avec tapis chauffant, caisse plastique et boîte d’incubation contenant de la sphaigne et les sondes du thermostat et du thermomètre/hygromètre.

Gérer l’humidité dans l’incubateur

Pour assurer l’humidité indispensable pour les oeufs, il existe plusieurs méthodes : 

  • Mettre de l’eau au fond de la caisse polystyrène. Le chauffage se fait alors soit avec un chauffage thermo plongeur d’aquarium, soit avec un câble chauffant adapté. 
  • Gérer uniquement avec l’humidité du substrat de la boîte d’incubation. 
  • Ajouter une boîte avec de l’eau dans la caisse, au-dessus du système de chauffage.

Chaque méthode a ses avantages et inconvénients. J’ai utilisé la première méthode pour ma première reproduction, et je teste la 2e sur ma ponte de 2023. J’ajusterai mes retours sur cette méthode en fin d’incubation. 

La première méthode sature l’air de l’incubateur en eau. Avec cette solution, pas de risque que le niveau d’humidité soit trop bas et que les oeufs flétrissent. Par contre à l’inverse, le niveau d’humidité est tel qu’il peut y avoir un pourrissement des œufs si l’air n’est pas assez renouvelé. Dans mon cas, avec de la sphaigne comme substrat d’incubation, j’aérais brièvement l’incubateur une fois par semaine. 4 œufs ont pourri, les autres (14) sont arrivés à terme. Avec cette méthode, un substrat drainant tel que la vermiculite ou la perlite sont sûrement plus conseillés. 

Avec la 2e méthode, c’est le substrat d’incubation qui est humide. La boîte d’incubation fermée est à un taux d’humidité élevé (70-80%), tandis que le reste de l’incubateur est plus sec (50-60%). Le risque de pourrissement est moindre, par contre il faut surveiller davantage que le substrat d’incubation soit bien humide. J’ai encore une fois utilisé de la sphaigne qui me semble ici mieux se justifier. Les œufs sont recouverts de sphaigne humide, mais pas détrempée. Si le substrat devient trop sec, il faut mettre un peu d’eau au fond de la boîte d’incubation, qui va humidifier le substrat par capillarité. Bien sûr, ne pas verser d’eau sur les œufs, et y aller doucement au risque que le substrat soit trop humide et fasse pourrir les œufs.

Je n’ai pas testé la dernière méthode, mais c’est celle qui est couramment utilisée dans les incubateurs du commerce. 

Ventiler l’incubateur ?

Dans les élevages professionnels, les incubateurs sont en réalité des pièces entières, menées à la bonne température avec un humidificateur d’air. Bien que ce soit un milieu fermé, le volume d’air est toutefois beaucoup plus important que dans un petit incubateur fermé.

Le renouvellement d’air de l’incubateur est donc aussi important. La boîte d’incubation qui contient les œufs doit être trouée. Personnellement j’ouvre régulièrement l’incubateur, minimum une fois par semaine afin de vérifier l’état des œufs, et cela participe au renouvellement. Mais vous pouvez aussi automatiser le renouvellement d’air pour ne plus toucher à l’incubateur.

Pour cela, une option est le ventilateur d’ordinateur (qui peut être récupéré d’un ordinateur défectueux). De petite taille, il est inséré dans la caisse d’incubation et est programmé pour se déclencher de temps en temps. Son action de faire bouger l’air permet d’en pousser une partie hors de l’incubateur et ainsi en renouveler.

Les caves à vin et vitrines à boisson ont un ventilateur intégré, et sont donc percés. Sans faire fonctionner ce ventilateur (surtout dans le cas de l’utilisation d’un appareil HS), il est toutefois possible d’utiliser un bulleur d’aquarium ou un ventilateur de PC de la même manière, pour que l’air s’évacue par cet orifice.

Bien sûr, le but n’est pas de renouveler l’intégralité de l’air de l’incubateur à chaque fois, sinon la température ainsi que l’hygrométrie baissent de trop. Dans le cas d’un incubateur en boîte polystyrène, vous pouvez aussi ajouter quelques tous petits trous dans le couvercle, mais il est plus difficile de doser parfaitement le nombre et la taille des trous, au risque d’en faire trop et que l’humidité et la chaleur varient trop.

Si vous avez juste une ponte imprévue ou occasionnelle, un incubateur en boîte polystyrène ouverte de temps en temps permettra sans soucis d’amener la ponte à terme. Lorsque l’on est éleveur professionnel avec un grand nombre d’oeufs et donc une volonté d’avoir une réussite systématique de 100%, forcément les moyens et la gestion précise de l’intégralité des paramètres sont plus élevés.

Avec quoi peut-on faire un incubateur ?

Une fois la base comprise, on voit bien que la caisse polystyrène peut être remplacée par n’importe quel contenant, tant qu’il est hermétique. 

Ainsi, les terrariophiles donnent souvent une seconde vie à de nombreux objets : 

  • Réfrigérateur qui ne fonctionne plus, 
  • Cave à vin, 
  • Présentoir de boisson, 
  • Vitrine réfrigérée quelconque.

La caisse polystyrène a l’avantage de se trouver facilement et gratuitement, mais si vous avez un autre de ces éléments sous la main, profitez-en ! L’avantage des caves à vin et vitrines réfrigérées, c’est qu’elles sont équipées d’une porte vitrée qui permet de surveiller l’avancée de l’incubation sans ouvrir. Si vous êtes bricoleur, il est possible d’obtenir quelque chose d’équivalent en coupant le couvercle de la boîte de polystyrène, en y ajoutant une plaque en verre et en assurant l’isolation, par exemple avec un joint silicone. 

Que valent les incubateurs spécial reptiles du marché ?

Personnellement je n’en ai jamais entendu du bien, quelle que soit la marque. Les retours sont souvent négatifs, avec des pontes perdues. Ce serait dû notamment à la trop grande ventilation de ces modèles, qui assèchent trop l’air ce qui rend compliquée la gestion de l’humidité. Il y a aussi des défaillances de température, ou des pannes au bout d’un an, ce qui est dommage pour le prix mis dans ces appareils. Au final, la grande majorité des éleveurs amateurs ou professionnels fonctionnent avec leur propre incubateur maison.

Rappel des paramètres d’incubation des oeufs de serpent des blés

Température : 27-28 °

Hygrométrie : 75-90%

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