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Le 22 juin sont nés en France au sein d’un élevage amateur, 2 bébés Gutt présentant des troubles neurologiques. Les symptômes sont ceux du Stargazer. Des recherches sont actuellement en cours pour remonter l’origine possible de la présence de cette tare génétique afin de limiter sa propagation.

Qu’est-ce que le Stargazer chez la Gutt ?

Le Stargazer est une tare génétique liée à un gène récessif. Lorsque ce gène est présent en homozygote chez un spécimen, il provoque des troubles neurologiques qui impactent l’orientation et la manière de se déplacer de l’animal.

Les symptômes du Stargazer

L’orientation de l’animal est perturbée. Lorsqu’il lève la tête, celle-ci a tendance à faire des loopings, s’agiter, partir dans tous les sens. Lorsque l’animal est mis sur le dos, il ne se remet pas sur le ventre. Comme cette tare impacte l’orientation, l’animal ne se rend pas compte qu’il est sur le dos. Mettre l’animal sur le dos est un très bon test, car un serpent en bonne santé ne restera jamais sur le dos, le ventre exposé étant un point faible sensible.

Selon le degré d’expression de la tare, certains spécimens peuvent ainsi avoir des difficultés à se nourrir. Cela n’impacte pas leur longévité, mais leur empêche de vivre une vie normale. Ces serpents ne peuvent pas grimper ou vont tomber fréquemment. Dans la nature, ces spécimens sont rapidement éliminés par sélection naturelle (prédation).

Comment détecter le Stargazer ?

Comme c’est un gène récessif, le Stargazer est indétectable lorsqu’il est présent en hétérozygote. Il faut que les deux parents en soient porteurs pour qu’il s’exprime dans la progéniture.

Ainsi, seule la reproduction permet d’identifier cette tare. Heureusement, elle est visible dès la naissance.

Toutefois, lorsque des bébés Stargazer naissent dans une ponte, cela signifie qu’il faut euthanasier toute la ponte. En effet, le gène peut être présent en hétérozygote chez les bébés qui semblent normaux, et donc continuer à se propager par la reproduction.

Le Stargazer est originellement apparu dans une lignée de la mutation Sunkissed issue de spécimens Okeetee. De nombreuses lignées de Sunkissed ont donc été testées pour éliminer au maximum cette tare. Elle persiste toutefois, puisque tous les éleveurs, surtout les amateurs, ne sont pas au courant de son existence. Ils peut ainsi arriver qu’il y ait des naissances de Stargazer sans que l’éleveur sache ce que c’est, qu’il euthanasie les homo Stargazer et vende les “normaux” mais qui sont porteurs du gène, ce qui continue de diffuser cette tare.

Pourquoi il est important de limiter la propagation du gène

D’un point de vue éthique, même si ces animaux peuvent vivre, on ne peut laisser se propager une tare génétique qui impacte la vie des animaux.

La loi française et le stargazer

Pour rappel, cette notion de bien-être et de santé de l’animal est inclus dans le droit français. Dans le code rural et de la pêche maritime, Chapitre IV La protection des animaux, Section 2 : L’élevage, le parcage, la garde, le transit, sous-section 2 : Dispositions relatives aux animaux de compagnie, article R214-23 : “La sélection des animaux de compagnie sur des critères de nature à compromettre leur santé et leur bien-être ainsi que ceux de leurs descendants est interdite”.
Lien du texte de loi : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000019414440/

Le Stargazer impactant la locomotion, et indirectement la capacité à se nourrir des animaux, qui sont deux comportements indispensables à la vie de l’espèce, il est donc concerné par cet article.

Que faire en cas de Stargazer ?

Que faire donc si des petits naissent dans notre élevage, ou que nous sommes propriétaire de spécimens issus de souches où des cas de Stargazer sont apparus ?

Les petits homo Stargazer doivent être euthanasiés pour leur bien-être. Ils peuvent éventuellement être vendus comme animaux purement de compagnie, et ne doivent jamais être reproduits. Les spécimens de la ponte qui pourraient être het Stargazer ne doivent pas être reproduits. Les parents des petits Stargazer étant prouvés comme het Stargazer, ils ne doivent plus être reproduits non plus. Ils peuvent éventuellement être vendus à des éleveurs qui cherchent du het Stargazer confirmé pour tester leurs propres spécimens.

Il faut ensuite lister tous les accouplements qui ont été réalisés avec les parents, et contacter les propriétaires de spécimens issus de ces reproductions afin qu’ils ne soient pas reproduits. En effet, ils sont tous potentiellement porteurs du gène Stargazer.

Tester un spécimen pour le Stargazer

Il est possible de tester un spécimen pour le Stargazer par la reproduction. Une fois qu’un spécimen est officiellement het Stargazer, il peut être conservé dans le cadre de tests. C’est-à-dire qu’il est accouplé avec un spécimen pour lequel on veut tester la présence du gène Stargazer.

Dans le cas d’un accouplement het x het, en théorie 25% de la ponte peut exprimer le gène (homozygote). Mais les éleveurs savent que ces ratios ne sont que théoriques. Sur une petite ponte, il est ainsi possible que le gène ne s’exprime pas car aucun petit n’est homozygote.

Ainsi, pour avoir un résultat significatif, il faut un certain nombre d’œufs au sein de la ponte test. Les éleveurs effectuant ces tests partent en général sur au moins 20 bébés pour être sûrs. De même, les éleveurs ne vendent jamais les spécimens suspectés comme étant 100% « stargazer free” (sans Stargazer), le pourcentage indiqué est souvent au mieux de 99,8%. Selon le nombre d’œufs dans la ponte, plusieurs reproductions test peuvent donc être nécessaires.

Un spécimen a déjà été prouvé comme het Stargazer après avoir été accouplé avec 3 spécimens différents ! Le Stargazer est apparu dans une seule des 3 pontes. De même, en 2020, un lignée de Stargazer est apparue au sein d’une reproduction dont les ancêtres avaient pourtant été vendus comme 99,4% sains, après 2 tests sur 2 années différentes. Cela est arrivé dans un élevage hollandais, et les spécimens venaient d’un élevage anglais sérieux qui avait testé les parents.

C’est pourquoi le plus simple pour stopper la progression du gène est de ne pas reproduire du tout les spécimens suspectés. Si vous décidez de tester, attendez-vous à devoir euthanasier un grand nombre de bébés sans être assuré.e que le spécimen soit 100% sain pour autant. En général, on euthanasie tous les bébés de la ponte. En effet, vendre du possible het Stargazer à des personnes débutantes qui peuvent ne pas tout comprendre du fonctionnement de la génétique ou de cette tare, c’est risquer qu’ils reproduisent les spécimens et continuent à diffuser la tare.

Les données sur le cas actuel français de Stargazer

Si ces génétiques vous parlent, que vous pensez avoir un spécimen issu de cette lignée chez vous, svp contactez-moi et ne mettez pas le spécimen en reproduction !
Nous espérons encore que cela ne soit pas du Stargazer, qu’il y ait une autre explication. Mais dans le doute, en attendant, il est important d’éviter de trop diffuser cette fort probable tare génétique.

Des recherches sont en cours pour remonter la lignée des parents. L’idéal serait de tester les deux parents afin d’identifier le porteur originel du gène. La suspicion est actuellement sur la femelle Okeetee Abbott, étant donné que c’est au sein des Sunkissed et Okeetees que la tare est la plus courante.

Il va de soi que ce n’est la “faute” de personne. Ce genre de tare est difficile à tracer, sa présence est impossible à détecter tant qu’une reproduction ne le fait pas ressortir. Ici, la reproduction consanguine a permis de le déclarer.

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